1 décembre 2009

Être et ne pas être français, en beaucoup de phrases (3)

3. Fuir, s'insoumettre, et passer à autre chose.

Ceci étant compris, que faire ? Quelle stratégie adopter face à cette remise au pas qui, même si elle n'est pas remise au pas de l'oie, peut quand même répondre aux doux noms d'« évangélisation national-Sarkozyste » et de « catéchèse social-démocrate » ? Faut-il choisir - ou seulement faire semblant de choisir - la soumission, la conversion à l'amour dans la vérité, un petit détour par la route de Damas ? Même pas en rêve. Faut-il appeler les citoyens aux armes, faut-il marcher, marcher, bloquer les universités, déclencher une grève générale, faire couler le sang impur dans les sillons, déclencher une révolution, pendre les ministres et leur petit chef à des crocs de boucher ? Laissons cela aux naïfs qui n'ont rien compris à l'histoire du 20e siècle. (Je crois avoir entendu dire qu'Alain Badiou bouge encore et qu'il reste des places dans les séminaires de Daniel Bensaïd à Paris VIII. Allez rêver avec eux de la pertinence de l'hypothèse communiste, camarades nouveaux révolutionnaires. Au moins, pendant ce temps-là, vous ne ferez pas de bêtises : l'enseignement universitaire sera assuré et les trains continueront à rouler.) Non, la meilleure stratégie face à l'oppression politique a toujours été, et reste encore, la fuite. La fuite totale ou la fuite partielle, la fuite discrète ou la fuite provocatrice, la fuite réelle ou la fuite feinte, la fuite seule ou la fuite combinée à une forme de guérilla amusante, mais de toutes façons la fuite, l'insoumission, la démotivation, la démobilisation, la désaffiliation, le désengagement, la désertion des lieux de culte, la démission du club de supporters, l'absence aux réunions parce qu'on a piscine... Je renvoie les lecteurs étonnés par cette valorisation stratégique de la fuite, qu'on peut trouver péremptoire, à ce qu'en dit le biologiste Henri Laborit dans son meilleur livre, intitulé précisément Éloge de la fuite, au chapitre 2. Il parle dans ce chapitre de fuite dans la navigation en solitaire, dans les drogues enthéogènes, dans le suicide, dans l'imaginaire de la fiction littéraire et cinématographique... Je vais aborder pour ma part d'autres lignes de fuite plus en accord avec mon propos sur l'identité nationale. (Eh oui, les lignes Maginot de la petite Aline ne sont pas des murs de béton et de canons mais bien des lignes de fuite !)

Pour subvertir l'éloge de cette identité que font nos prêtres républicains encore tout surpris d'être sortis de leurs placards, il est avant tout très efficace de fuir dans les fictions et dans les langues étrangères. On les néglige, ces langues, on les refuse, alors qu'elles sont pourtant enseignées gratuitement à l'école de la République et qu'elles donnent accès à des séjours dans des territoires exotiques, à des mariages mixtes et à des identités multiples. Quand on est Français à l'étranger, on n'est déjà plus Français formaté par sa famille et par l'État, on se déconditionne très vite. Quand on lit une pièce de Shakespeare en anglais on n'est plus sur un territoire mental français : on envoie balader avec jubilation la règle des trois unités, les alexandrins avec césure à l'hémistiche, et tout le reste de l'ordre classique qui règne en maître à la Comédie Française et dans les jardins versaillais. Quand on accède par l'internet à des contenus en VO non sous-titrés en français, en infraction aux lois sur l'audiovisuel qui imposent encore ce sous-titrage dans les salles de cinéma et sur les chaînes de télévision, quand on regarde par exemple le dernier épisode de House MD en version originale non parasitée par la langue française, on n'est pas sur le même territoire que les téléspectateurs dociles qui croient regarder la même chose sur TF1. Eux n'ont accès qu'à un spectacle pour Français de France : des épisodes doublés, diffusés avec des mois de retard et souvent caviardés pour de raisons de protection de la sensibilité des mineurs. Nous, non : nous sommes un peu dans la situation des résistants qui écoutaient la radio de Londres en 1942 et n'étaient pas sur le même territoire mental, n'avaient pas la même identité nationale, que les collabos qui écoutaient Radio Paris (exemple donné par Paul Virilio dans la Vitesse de libération). Et puis, last but not least, quand on parle une ou plusieurs langues étrangères on peut suivre au moins un des conseils que donne Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra : aimer son lointain.

Ceci étant dit, il y a mieux encore, car les images de ce début de siècle ne sont pas que celles de la télévision : notre époque est aussi celle de la fuite dans les nouveaux espaces électroniques déterritorialisés qui se déploient de l'autre côté de nos écrans d'ordinateurs. Quand on est chez soi et sur Azeroth, le monde de World of Warcraft, on est et on n'est pas en France, on est et on n'est pas citoyen de son pays d'origine. Sait-on bien, malgré le coup de bluff Hadopi, qu'un État ne peut imposer qu'un ordre bien limité sur le cyberespace ? Tellement limité que c'en est risible. En 1996, un des bons connaisseurs du réseau à l'époque, John Perry Barlow, scandalisé par l'adoption d'une loi visant à imposer sur l'internet américain une censure sévère, a écrit une Déclaration d'Indépendance du Cyberespace, texte de haute tenue, à portée constitutionnelle, modelé sur la Déclaration d'Indépendance des États-Unis, rédigée elle par Thomas Jefferson en 1776. Puis beaucoup d'eau est passée sous les ponts, la loi sur la décence des communications (Communication Decency Act) a été déclarée anti-constitutionnelle par la Cour Suprême des États-Unis, et en pratique seules quelques dictatures amies de la France (Chine, Tunisie, Égypte, Arabie Saoudite...) ont tenté, avec un succès mitigé, de mettre vraiment de l'ordre dans l'internet auquel accèdent leurs citoyens assujettis.

On pourrait croire qu'un texte de 1996 au sujet de l'internet n'a pas plus guère de pertinence maintenant, et pourtant, face à un État français qui montre ses muscles, les mots de Barlow sonnent juste : « Vous n'avez aucune souveraineté sur le territoire où nous nous assemblons. [...] Les concepts de votre droit en matière de propriété, d'expression, d'identité, de mouvement et de contexte ne s'appliquent pas à nous. Ils ont leur fondement dans la matière, et il n'y a pas de matière ici. [...] Il nous faut déclarer que nos identités virtuelles ne sont pas soumises à votre souveraineté, alors même que nous continuons à consentir à ce que vous gouverniez nos corps. » Toute la beauté et la pertinence de ce texte tiennent dans cette dernière phrase, qui est la phrase clé de la Déclaration d'Indépendance du Cyberespace, et qui exprime dans toute sa simplicité et toute son évidence quelles doivent être les limites du pouvoir du gouvernement, du parlement et des juges dans un pays civilisé : ils ont autorité sur les corps, pas sur les esprits. Les nekulturnys qui nous gouvernent et qui nous représentent peuvent lever des impôts pour construire des routes et des écoles, ils peuvent réguler l'état civil, le droit du mariage et de l'adoption, ils peuvent envoyer des troupes à l'étranger, mais ils n'ont pas compétence pour dire aux chercheurs comment ceux-ci doivent travailler pour être rentables, ils ne peuvent pas signifier aux lauréats du prix Goncourt que ceux-ci ont un devoir de réserve, ils ne peuvent pas conseiller à leurs concitoyens des ouvrages de Madame de Lafayette à ne pas lire ou de la musique à ne pas échanger avec des inconnus, ils ne peuvent pas non plus leur dire comment occuper leur temps libre les jours fériés ou quelle équipe encourager à Saint-Denis.

Cela devrait aller de soi, et pourtant, ne nous y trompons pas, aucun pouvoir national n'acceptera jamais de voir sa souveraineté limitée au gouvernement du monde de la matière, à la levée de l'impôt, à l'établissement de budgets, à la construction d'infrastructures... autrement dit à la gestion courante. Les dirigeants nationaux estimeront toujours que leurs compétences sont d'un autre ordre que celles des collectivités locales et qu'ils ont vocation aussi à exercer une autorité, plus ou moins despotique selon les lieux et les époques, sur les esprits de leurs citoyens. Encore plus peut-être dans des pays de vieille culture chrétienne comme le nôtre, ou comme le très social-démocrate Royaume-Uni, où il ne faut pas creuser beaucoup pour s'apercevoir que l'aiguille du baromètre des libertés se dirige inexorablement vers la case « société de contrôle » et que le péché par la pensée inquiète infiniment plus que le crime. (On a pu constater de ce côté-ci de la Manche que dans un certain nombre d'affaires sensibles, la police républicaine ne répugne pas à se faire police de la pensée et à s'en prendre à des personnes uniquement parce qu'elles transportent dans leur voiture des livres déconseillés.) La phrase clé de la Déclaration d'Indépendance du Cyberespace n'est donc pas qu'une jolie formule pour geeks défendant le droit théorique à la fuite dans le cyberespace et destinée à faire gloser les professeurs de droit constitutionnel lors de leurs savants colloques : elle est une légitimation de, et un appel à, l'insoumission effective des internautes. Elle est une véritable déclaration de guerre, et c'est bien une drôle de guerre mondiale d'un nouveau genre qui oppose des pans entiers de l'internet aux Nations autoritaires. Une guerre où la plupart des déserteurs de l'identité nationale que sont les « s'en foutent » ont déjà fermement choisi leur camp. « Si vous me poursuivez / Prévenez vos gendarmes / Que j'emporte des armes / Et que je sais tirer », écrivait déjà Boris Vian à un Président de la République dans la première version du Déserteur, celle qui n'avait pas encore été contaminée par les camps de scouts.

À propos de camps de scouts, justement, voilà que dans notre beau pays des Droits de l'Homme une insoumission d'un autre type, qu'on aurait pu croire disparue corps et biens en 1996 avec l'ensemble du folklore lié au service militaire, va bientôt refaire son apparition. Car le régime a dans ses cartons un projet de service civique obligatoire ! Ce projet, relativement ancien, et qu'on aurait pu croire électoralement porteur mais mis en sommeil à mi-mandat, ne fait pas la une des journaux mais il n'est pas abandonné. Il pourrait bien, après le Sénat cet automne, être à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale au printemps 2010.

Il faut bien reconnaître que tel qu'il a été présenté par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale, le service civique obligatoire apparaît séduisant, et que ses objectifs semblent nobles, presque aussi nobles que peut l'être la défense du pays en temps de guerre. Mais c'est quand on en envisage l'organisation pratique que se révèlent les aspects cauchemardesques d'un tel projet. Car il ne s'agira pas de faire accueillir quelques centaines de jeunes volontaires par quelques organismes publics ou para-publics en charge d'un aspect de l'intérêt général, qui les prendraient pour ainsi dire en stage. Il s'agira de gérer, de déplacer, d'héberger des classes d'âge entières, 600 000 jeunes par an, et pour cela l'État n'aura d'autre choix que de confier l'organisation de ce service à des professionnels motivés, qu'on peut dores et déjà repérer, puisque, réfléchissant à la question, ils publient des ouvrages, participent aux travaux de commissions parlementaires, laissent des traces professionnelles et personnelles sur l'internet...

Qui sont donc ces professionnels ? Presque exclusivement des cathos et des sociologues, le milieu du journal la Vie et celui des sciences de l'éducation dans les IUFM, les enfants toxiques de Pierre Bourdieu et Philippe Meirieu, quelques anciens militaires à la fibre sociale, aussi. Quand on lit ces gens-là, quand on les écoute, on s'aperçoit que leurs objectifs manquent singulièrement de noblesse, et qu'ils ne proposent rien d'autre que de l'embrigadement social-démocrate. Ils réussissent en effet à transformer en objectif avoué du nouveau Service Civique Obligatoire ce qui n'était qu'un effet secondaire, aux vertus douteuses, de l'ancien service militaire : son côté « rite initiatique », dû à la mixité sociale et au plaisir (?) de vivre en troupeau dans des chambrées de jeunes où on apprend à se connaître, on se bourre la gueule et on fait des concours de pets. On peut si on a besoin de s'en convaincre écouter l'un des plus modérés d'entre eux, l'amiral Alain Béreau : « C'est essentiellement un objectif de remettre un peu en avant les devoirs de tout citoyen, de tout jeune : un devoir de cohésion sociale, un devoir de solidarité au sein d'une génération ou entre générations différentes. » Étonnant, non ? On comprend sans peine que là où il y a des droits il faut aussi qu'il y ait des devoirs, mais quelqu'un de sensé aurait pu dire à ce pauvre amiral que le concept de « devoir de cohésion sociale » est au mieux incongru, au pire d'essence totalitaire. On peut aussi lire Max Armanet, ancien journaliste à la Vie, passé à Libération, doté d'un carnet d'adresses impressionnant, mais alors là, autant être prévenu, c'est du lourd, du très très lourd. Je vais donc sauter une ligne pour permettre à mes propres lecteurs d'aller prendre un cachet contre la nausée avant de poursuivre.

Max Armanet, donc, a écrit en 2007 l'ouvrage qui compte sur la question du SCO : le Manifeste pour un Service Civique Obligatoire. Dès sa page de remerciements on sait qu'on va se sentir mal. Je cite quelques noms presque au hasard, de personnes influentes qui si elles se trouvent sur cette page ont donc eu une influence sur l'ouvrage et qui en retour n'auront pas manqué de le lire : l'abbé Pierre, Régis Debray, Jacques Delors, Max Gallo, Jean-Claude Guillebaud, Philippe Meirieu, Valérie Pécresse... Bien entendu, il ne faut tourner que quelques autres pages avant que ne commencent les grosses secousses intestinales.

Page 13 : « La plus sûre façon de tuer le service civique serait de le réserver aux jeunes générations, sur lesquelles pèse déjà le fardeau des dettes [...] C'est au contraire tout un "parcours citoyen", de l'enfance à l'âge mûr, qu'il convient de proposer aux Français. »

Page 17 : « Un service citoyen par lequel chacun d'entre nous, en contrepartie des droits que lui garantit la République, accepte comme l'un de ses devoirs de contribuer au bien commun en donnant de son temps. Il est fondamental de proclamer que l'argent ne peut en aucun cas se substituer à cette contribution constituée par une part de notre vie d'homme, de femme. »

Ainsi donc, soutenu en cela peut-être pas par toutes mais par au moins quelques-unes des personnes de sa page de remerciements, Max Armanet veut instituer pour tous, à tous les âges de la vie, un impôt non monétaire, sous forme de temps et d'engagement consacré à la Nation. C'est lui, plutôt qu'Henri Guaino ou Jean-Marie Le Pen, qui est l'ayatollah de l'identité nationale, le lobbyiste nationaliste social qui est installé durablement dans notre horizon quel que soit le vainqueur en 2012. Celui qui pense qu'être français c'est toujours faire l'effort de le devenir. Celui qui veut que, pour les meilleures des causes, bien entendu - mixité sociale, cohésion nationale, aide aux plus faibles, soutien aux familles en difficulté, et bla, et bla, et bla -, la Nation s'assure du dévouement des esprits et des corps du berceau à la tombe. Je pourrais extraire de ce livre d'autres phrases aussi affolantes, citer un dixième de l'ouvrage, mais enfin, comme le service civique selon Max Armanet n'est pas le sujet principal de ce texte, même s'il en est le sujet le plus troublant, je m'en abstiendrai. Je me contenterai donc de dire que si on veut écraser cette petite bête immonde avant qu'elle ne prenne la taille d'un monstre, il faut arrêter de concentrer ses tirs sur la droite qu'on suppose néo-fasciste, même si cette supposition est parfois correcte. Il ne faut pas se tromper sur la dangerosité des adversaires : il est au fond facile de s'insoumettre maintenant à l'autoritarisme benêt de Nicolas Sarkozy, alors que quand nous aurons François Hollande à l'Élysée et Max Armanet au Ministère des Affaires Sociales et de l'Engagement National, nous regretterons peut-être amèrement le bon temps où Éric Besson était à l'Identité Nationale.

Ceci étant dit, le temps n'est pas encore aux regrets, mais seulement pour l'instant aux perspectives qui font trembler et aux défis primesautiers. On peut encore, dans ce pays presque libre, jouir de ses identités multiples, fuir, s'insoumettre, et passer à autre chose. Ce que je vais faire dans l'instant, car certes c'est bien amusant ce débat sur l'identité nationale, mais ça ne mérite guère plus de quelques heures d'attention. Il ne faut pas trop répondre à la question posée par les initiateurs du débat : « qu'est-ce qu'être français aujourd'hui ? » Aux réponses sérieuses, il faut préférer les jolies formules : « être et ne pas être français est le problème et sa solution », « soyons fier d'être français et s'en foutent », « vivons en France et en individus tranquillement désaffiliés »... Car être français, au fond, c'est bien ne pas devoir faire l'effort de le devenir.

Aline Maginot, Neuilly-sur-Seine, le 17 novembre 2009.

Ce texte, écrit pour sa plus grande part le 11 novembre 2009, est dédié au Soldat Inconnu.

3 commentaires:

  1. Vous êtes tellement en fuite que vous avez du passer un bon moment enfermée devant votre écran à nous expliquer vote névrose dans cette prose. Et encore je suis brave, je l'ai lue.

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  2. De l'étranger, pourtant, il est assez facile de distinguer de multiples points positifs à la France, son histoire; au français, son histoire. Un combat. Pour la vie. Encore faut-il s'engager. Et cet engagement, en vous lisant, je ne l'ai pas senti. Vous verrez que lorsque on s'engage, on ne se fait pas que des amis. Je vous souhaite de trouver un engagement constructif pour vous et les autres, pas seulement d'opposition. Cela simplifiera votre prose. Je retourne lire la vie de certains de nos collèges.

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  3. Chère Aline,
    Auriez-vous fumé un peu d'opium avant d'écrire ce billet?
    Je fais référence à ce passage, en particulier:

    "Quand on accède par l'internet à des contenus en VO non sous-titrés en français, en infraction aux lois sur l'audiovisuel qui imposent encore ce sous-titrage dans les salles de cinéma et sur les chaînes de télévision, quand on regarde par exemple le dernier épisode de House MD en version originale non parasitée par la langue française, on n'est pas sur le même territoire que les téléspectateurs dociles qui croient regarder la même chose sur TF1.

    [ TF1, c'est fondamentalement différent de NBC, en effet...]

    Eux n'ont accès qu'à un spectacle pour Français de France : des épisodes doublés, diffusés avec des mois de retard et souvent caviardés pour de raisons de protection de la sensibilité des mineurs.
    [c'est bien connu, en matière d'audiovisuel, les anglo-saxons sont beaucoup plus permissifs!! et regarder les dernières séries sorties aux Etats-Unis, ça c'est de la résistance, Papi:]

    Nous, non : nous sommes un peu dans la situation des résistants qui écoutaient la radio de Londres en 1942 et n'étaient pas sur le même territoire mental, n'avaient pas la même identité nationale, que les collabos qui écoutaient Radio Paris (exemple donné par Paul Virilio dans la Vitesse de libération). "

    Là, j'espère que c'est du second degré mais ce n'est jamais facile à discerner sur internet.
    C'est vrai, la série télé est un genre hautement subversif, et qui n'hésite pas à recourir à mettre sa propre vie en danger pour défendre ses idées: c'est courageux de sa part. Je suggère qu'on refasse l'affiche rouge avec Toni Soprano dans le rôle de Manouchian: ça, ça en jette, coco!

    C'est exactement la situation de corrida que vous décrivez ailleurs: on agite devant vous un chiffon rouge et vous foncez tête baissée. Mais le danger ne vient jamais du chiffon.

    Retournez-vous, Mme Maginot et vous verrez que des blindés de la pub sont bel et bien passés dans votre dos.
    Votre lutte est héroïque mais vous trompez d'ennemi.

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