3 novembre 2011

Mahomet qui pue qui pète…

…qui prend son cul pour une trompette !

Y a-t-il un rapport entre ça : Une faille de Windows liée à la propagation du virus Duqu
et ça : Un incendie d'origine criminelle ravage les locaux de "Charlie Hebdo"?

Pour ma part je n'exclus pas l'hypothèse selon laquelle la croyance religieuse serait un virus que chope le cerveau quand la digestion envoie les miasmes vers le haut du corps plutôt que vers le bas.

(J'ai aussi : Jésus qui pète qui pue...
...qui prend son cul pour un... euh... pour une... euh... pour un instrument de musique qui rime en "u" !)

4 septembre 2011

Courrier du cœur

Je suis toujours assez présente en marge des articles du Monde, et j’ai commenté à plusieurs reprises les articles d’un certain Philippe Brenot, qui écrit tous les 15 jours une chronique dans une rubrique courrier du cœur pompeusement intitulée « Psychologie » par la rédaction du site.
Voici le dernier échange en date, samedi 3 septembre.

Aline Maginot 02/09/11 - 21h40
 Philippe, c'est qui votre violoniste préféré ? Yehudi Menuhin, j'en doute. Stéphane Grapelli, ça m'étonnerait. Didier Lockwood, en avez-vous seulement entendu parler ? Non, quand on voit avec quel phrasé vous exposez vos mots dégoulinant de bons sentiments, on se dit que cela doit être André Rieu.

 Gut&Berg 02/09/11 - 22h12

 Faites-nous donc votre analyse. Juger en quatre lignes est aisé. Produire de longs textes et discours construits demande des compétence d'un autre acabit.


 Aline Maginot 03/09/11 - 09h48
 @ Gut&Berg. Chiche. Que le Monde me confie une rubrique Courrier du coeur, comme à Philippe Brunot, et mes textes cassants d'inspiration nietzschéenne seront de meilleure tenue que ses développements doucereux d'inspiration méniegrégorienne.


Suite à cet échange, voici donc le premier article de la rubrique Courrier du cœur de la Chronique irrégulière des limites à ne pas franchir, qui aurait pu être utilement substitué à celui-ci.


Courrier du cœur

Aline Maginot, spécialiste en limites à ne pas franchir, répond au témoignage de Christian.


"Marié et papa d'une fille de bientôt 10 ans, j'ai découvert il y a deux ans que je n'étais pas son concepteur. J'ai beaucoup souffert avant de finir par me rallier à l'évidence : je suis sans contestation possible son père. Nous avons expliqué à notre fille cet état de fait.
Aujourd'hui la maman décide de quitter notre foyer pour se rapprocher du géniteur avec lequel elle a renoué. Elle n'exclut pas à terme de se mettre en ménage avec ce garçon et envisage d’élever notre fille au sein de ce nouveau foyer.
J’ai énormément d'appréhensions. Beaucoup d'angoisse. J'ai peur que cette situation complexe soit génératrice de désordres chez notre fille et ne lui permette pas de se construire correctement.
Si je ne doute pas que je resterai à jamais son seul et unique père, l'apparition de son père biologique avec qui elle risque de passer le plus gros de son temps ne risque-t-il pas de la perturber ? N'y a-t-il pas de risque qu'elle finisse par penser qu'elle est le fruit d'une erreur, qu'elle soit tiraillée entre deux affections paternelles, qu'elle se trouve plongée dans un conflit de loyauté insurmontable, que l'image d'elle-même qu'elle est en train de construire soit ternie par tout cela ? Bref, que cette situation lui soit préjudiciable ?"


Aline Maginot : Christian, seul un psychologue de bazar prendrait votre témoignage pour argent comptant sans remettre en cause certaines de vos formulations, de vos convictions et de vos interrogations.


Avant même de répondre aux questions que vous posez, l’usage des termes « géniteur » et « garçon » pour désigner le père biologique de « votre fille » doivent être remis en cause. Vous savez, en général les femmes font des enfants avec des hommes, pas avec des garçons. C’est sans doute ce qu’a fait votre épouse, elle aussi. Pourquoi ce terme-là n’apparaît-il pas dans votre récit ? Ne serait-ce pas parce que vous vous croyez encore le seul Homme de sa vie ? Eh bien, il est temps de réviser ce point de vue, quoiqu’il vous en coûte, et de relativiser votre importance dans la vie de cette femme.


De même qu’il est temps aussi de relativiser votre importance dans la vie de « votre fille ». Vous aurez, à terme plutôt qu’à jamais, l’importance qu’elle désirera vous accorder, ni plus ni moins. Cette importance correspondra, ou pas, aux « explications » que vous lui avez données. Si vous avez fait ce qu’il faut pour gagner son affection, vous l’aurez, quelles que soient les éventuelles manœuvres de la mère ; en revanche, si vous avez tenté d’extorquer cette affection, eh bien votre propre marge de manœuvre se réduit et c’est très bien ainsi, parce qu’enfin cette petite fille, ou cette jeune fille, dispose de l’air dont elle a besoin pour respirer et grandir loin de vous.


Voyez-vous, au vu des informations parcellaires que vous donnez, il est possible d’imaginer au moins deux versions à votre histoire. Il y a bien sûr celle du père et mari dévoué mais trompé par une femme inconséquente, ou machiavélique, ou manipulée. Manipulée, égarée, agissant malgré elle contre son intérêt profond, et contre celui de sa fille : c’est bien ça, ça fait une belle histoire triste dont raffolent les lecteurs de Nous-Deux et de Psychologie Magazine (peut-être un peu moins ceux du Monde), parce que l’homme dévoué, dans cette histoire, est un saint qui peut encore espérer sauver sa fille même si sa femme est perdue. Ironie mise à part, cette version est plausible. Mais avec les mêmes infos, on peut aussi raconter une autre histoire, qui l’est tout autant.


Cette autre histoire qu’on peut raconter, c’est l’histoire d’un mariage semi-arrangé, comme il y en a plein dans nos belles provinces : un jeune homme quelconque, peu capable de séduire, jette son dévolu sur une jeune fille de 5 à 10 ans de moins que lui, sans expérience, encore lycéenne. Il plaît à la famille, qui encourage cette liaison parce qu’il se trouve qu’il est gentil et que sur des critères bourgeois il est un « bon parti ». Il sait proposer un projet de vie qui ne déplaît pas (voiture, maison, vacances), il arrive à se rendre indispensable et il se fait épouser. Oui mais : voilà que la jeune fille sans expérience devient une femme et rencontre un homme. Tout le contraire de son mari : l’homme dont elle a envie, pas l’homme qui a manœuvré pour qu’elle ait besoin de lui. Et qu’importe si ce n’est pas un amour raisonnable puisque c’est un amour vrai. Dans la variante de cette histoire qui nous intéresse aujourd’hui, il y a une petite fille, dont l’état-civil ne décrit pas la filiation réelle. Que fait le mari ? Eh bien il fait ce qu’il sait faire : il met en avant non pas sa personne (qui ne vaut rien, ou presque) mais la fonction qu’il peut remplir. Il prétend se rendre indispensable auprès de « sa fille », il dit à qui veut l’entendre qu’il s’inquiète énormément pour elle, et recherche cette fois-ci la bénédiction non pas de la famille mais d’un prêtre des temps modernes, un psychologue médiatique — tiens, pourquoi pas celui qui est chargé de la rubrique courrier du cœur sur le site web du Monde ?


Quel Christian être vous, Christian ? Le Christian héroïque de l’histoire édifiante ou le Christian minable de l’histoire provinciale ? Probablement ni l’un ni l’autre. Mais il est utile de savoir si vous êtes plus prêt de l’un ou de l’autre, et pour en avoir le cœur net il y a un critère très pertinent à retenir : celui de vos capacités de séduction. Êtes-vous capable, par votre personnalité, de plaire à une femme ? Une femme pas forcément de votre âge, mais un femme qui sera votre égale, qui sans avoir besoin de vous pour son confort matériel trouvera votre compagnie irrésistible et saura nouer une relation intelligente avec la petite, qui quant à elle sera bien quand elle viendra voir son père heureux de vivre ? Si vous en êtes capable, on ne peut que vous conseiller de vous lancer dans cette voie et d’utiliser toutes les ressources que vous donne la loi pour rester en contact avec votre fille si jamais on vous met des bâtons dans les roues sur ce front-là. En revanche, si vous n’en êtes pas capable, eh bien c’est que votre vie est tellement proche de l’histoire glauque que j’ai racontée que du coup elle n'est pas digne d'intérêt, et je ne vais donc pas vous conseiller grand-chose, ne serait-ce que par empathie avec « votre fille » et sa mère, qui sont enfin débarrassées d’un boulet. Dans ce cas-là dégagez Christian, faites-vous oublier : c’est ce que vous avez de mieux à faire.

13 avril 2011

Les Loups et les Agneaux, contrefable

Au moment où j’écris ces mots, une fois de plus, l’article du jour sur Bertrand Cantat est le plus commenté sur le site du Monde. Cette fois-ci, c’est une plaidoirie parue à la rubrique Idées sous la signature de Marie Dosé, avocat à la Cour.

Une fois de plus les commentaires sont enflammés, et la passion ne s’éteint pas. L’affaire Cantat va-t-elle devenir l’affaire Dreyfus de ce début de siècle ? Pas plus de quelques jours si on prend la peine de remettre le bon vocabulaire sur ce qui s’est passé.

Du côté des anti-Cantat, on exagère très fort. Passons vite sur le degré zéro de l’ignominie, atteint par l’indélicat personnage qui proclame « Cantat pue », et concentrons-nous un moment sur le terme « assassin » employé quant à lui dans d'assez nombreux commentaires d’apparence plus digne. Il faut arrêter avec le terme d’assassin. Combien de fois faudra-t-il l’expliquer ? Bertrand Cantat n’est pas et n’a jamais été un assassin. On ne peut même pas le désigner comme meurtrier, car la volonté de tuer n’a pas été retenue contre lui. Il a été condamné pour coups et blessures ayant entraîné la mort. C’est tout. C’est déjà beaucoup, c'est déjà trop, mais c’est tout, et cela ne justifie en rien le déchaînement de haine de certains qui vont jusqu’à remettre en cause la chose jugée, estimant qu’ils ont bien le droit de hurler avec les loups devant leur écran.

Du côté des pro-Cantat, on exagère bien aussi. L’affaire a été jugée, la peine a été purgée, on estime donc que tout doit se passer comme si rien ne s’était passé. Et là aussi le vocabulaire est excessif : il y a un tel déchaînement de gentilesse et de pardon en faveur de Cantat que même quand on ne supporte pas les hurlements des loups on ne peut pas non plus vous laisser bêler sans rien dire, mes agneaux. « Je suis personnellement convaincue que toute personne condamnée qui a purgé sa peine a droit à la réhabilitation au sein de la société et non pas à la répression éternelle », dit par exemple une certaine Ghislaine C. Bon. Oublions l’utilisation emphatique des mots « répression » et « éternelle » pour nous concentrer sur « réhabilitation ». Dictionnaire, définition du verbe « réhabiliter ». On va prendre un dictionnaire en ligne, ce sera plus simple.


Sens 1 : rétablir quelqu’un dans ces droits. Vous avez bon, Ghislaine C. Une fois que quelqu’un a purgé sa peine, il doit être rétabli dans ses droits. Si on refuse cela, on remet en cause l’État de droit.

Sens 2 : rénover un bâtiment ou un quartier. On va dire que cette définition est hors sujet. Elle le serait même si Bertrand Cantat était un monument de la chanson française.

Sens 3 : réinsérer, réintégrer dans la société. Là aussi vous avez bon, Ghislaine C. Quand quelqu’un a purgé sa peine, la société a obligation absolue de réinsérer, réintégrer cette personne.

Sens 4 : faire retrouver l’estime, innocenter. Ah oui, quand même ! Bon eh bien là, non, Ghislaine C., vous avez tout faux. Vous, et l'ensemble des commentateurs / professeurs de morale pro-Cantat qui veulent convaincre la France entière à l'exception de la famille Trintignant qu’il faut pardonner, estimer de nouveau, refaire de la brebis égarée un agneau innocent comme au premier jour. Vous n’y arriverez jamais, Ghislaine C., même pas en rêve.

On ne peut pas vous laisser plaider cela sans réagir, Maître Dosé. Applaudir quelqu’un sur scène, c’est le réhabiliter au sens 4. Or il est normal, il est sain, il est juste et bon de refuser cette réhabilitation-là, de refuser d’applaudir et de refuser très fort, à haute voix, autant le déchaînement de haine que le déchaînement de christianisme incontrôlé qui, au-delà de la justice, veut rendre le pardon obligatoire.

8 avril 2011

Bug Brother

Sur l'actif et excellent blog pro du journaliste Jean-Marc Manach, on peut lire depuis cet après-midi mon dernier article. Mes petits mots ciselés et rageurs vont bénéficier d'une large audience ce week-end. Merci Jean-Marc de me prêter ainsi votre public. Je me sens aussi fière que si j'étais musicienne et invitée par Michel Portal à faire sa première partie.

À l'attention de ceux qui n'en viennent pas, voici le lien : l'article se trouve ici. Les premiers commentaires me plaisent bien : de la polémique vigoureuse, pas d'insulte, pas de hors sujet. J'en laisse arriver d'autres, avant de faire une synthèse et de répondre en bloc.


Sinon, après une longue période de petits commentaires à bas bruit dans la presse, j'ai beaucoup écrit cette semaine, me laissant embarquer dans une très longue polémique sur le service civique obligatoire avec un jeune homme qui a de la suite dans les idées, à défaut de savoir répondre à tous les arguments qu'on lui oppose. C'est là.

Ça aussi, ça devrait bientôt faire l'objet d'une note ici-même : il serait dommage de laisser cette quantité de texte à la seule disposition des petits créatures à poils, museau et moustache qui hantent les sous-sols des commentaires de Libé.

7 janvier 2011

Secret d'État ?

Dans un commentaire rédigé récemment au sujet de ma biographie, un lecteur anonyme me demande par quel moyen précis mon père, Philippe-André Maginot, a pu empêcher le nuage radio-actif dégagé par la centrale de Tchernobyl de pénétrer en France en avril 1986.

On comprendra aisément qu'encore aujourd'hui je sois tenue au secret sur cette prouesse du service d'action météorologique de l'Armée de Terre. Le secret-défense m'interdit, comme à d'autres, de donner des détails précis.

En revanche, la loi n'interdit pas les allusions, et je peux satisfaire la curiosité de mon lecteur anonyme en écrivant la chose suivante :

Nino Ferrer, chanteur génial dont le suicide m'a fait pleurer à chaudes larmes et à de nombreuses reprises, a précisément fait allusion au procédé inventé par mon père dans sa chanson "La Danse de la pluie", parue sur son dernier album, "La Désabusion", en 1993. Je cite :

"Chez nous la méthode est un peu diverse,
À base de technique maladroite et perverse,
Comme disait le baron Zeppelin au général Maginot
À la bataille de Waterloo.
Un peu de neutron, de goudron, de béton,
Bien remuer le tout dans un vaste chaudron,
Comme disait Duschnock au pauvre plouc qui avait fait le Titanic
À la bataille de Krevsalmeck."


On peut écouter la chanson complète, chantée par Nino Ferrer en personne, ici :


http://video.mytaratata.com/video/iLyROoaftPIm.html