1 décembre 2009

Être et ne pas être français, en quelques phrases

1. Le débat sur l'identité nationale doit être resitué dans son contexte : celui d'une remise au pas, d'un renouveau autoritaire du culte républicain tel qu'il se pratiquait au siècle dernier dans les années 50, quand Boris Vian a écrit le Déserteur et Georges Brassens la Mauvaise Réputation. Nicolas Sarkozy veut du solennel, des chants, de la foule, de la communion, de la soumission.

2. Face à ce déploiement abusif d'autorité de l'État, on entend surtout la vieille mais rassurante analyse défectueuse de la gauche gauche : « Pétain revient ; le méchant gouvernement UMP construit une machine à exclure et expulser, d'inspiration fasciste, censée plaire aux électeurs de la droite droite ». On entend beaucoup moins une analyse moderne, lucide mais sulfureuse : « C'est bien pire que cela, et les thèmes néo-pétainistes sont un leurre ; en réalité nous avons affaire à un gentil gouvernement d'ouverture qui construit une machine à inclure et convertir, compatible avec les valeurs social-démocrates, destinée à plaire à des électeurs de tous bords ».

Que faire ? Fuir et s'insoumettre. Fuir : être et ne pas être français, pratiquer les langues étrangères, jouir de nos identités multiples. S'insoumettre : continuer à accepter la souveraineté de la Nation française sur les territoires français et sur nos corps, mais refuser quelque souveraineté que ce soit sur nos esprits et sur les nouveaux espaces virtuels déterritorialisés ; continuer à payer nos impôts tant qu'ils sont libellés en euros, mais le cas échéant refuser de payer l'impôt libellé en temps que constituerait un service civique obligatoire pour tous, même et surtout si celui-ci est au service de la meilleure cause qui soit : celle de la cohésion nationale, de l'aide aux familles de France et de la protection des plus faibles. Et aussi ne pas se laisser piéger par ce débat, ne pas trop faire l'effort de réfléchir à ce qu'est l'identité nationale : passer à autre chose le plus vite possible.

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